3 Le manufacturier, c'est cool
Contrairement à ce qui se passe au Québec, le secteur manufacturier est très bien perçu en Allemagne, surtout chez les jeunes. Là-bas, le manufacturier, c'est «cool». Des entreprises de secteurs dits traditionnels sont d'ailleurs le fer de lance des exportations allemandes, notamment en Chine.
Selon Simon Prévost, le Québec doit valoriser le secteur de la fabrication, qui offre des emplois bien payés. La barre est haute. «Un sondage du gouvernement du Québec effectué en 2011 montre que 85 % des jeunes ne veulent pas travailler dans ce secteur», déplore-t-il. Bien entendu, il y a Bombardier et quelques autres entreprises dont les Québécois sont fiers, mais c'est l'exception qui confirme la règle, d'après lui.
«Si le Québec veut accroître ses exportations, cela passe nécessairement par le secteur manufacturier. Il n'est pas vrai que cela peut reposer seulement sur l'exportation de nos services», dit-il. Il propose le lancement d'une vaste campagne pour valoriser le secteur manufacturier au Québec. «Il faut engager tout le monde : le gouvernement, les entreprises, les syndicats, les milieux de l'éducation et les parents, ceux qui, en fin de compte, influencent le plus leurs enfants.»
Selon Dominic Deneault, Québec pourrait par exemple soutenir les associations manufacturières pour faire la promotion du côté «high-tech» et «innovateur» du secteur manufacturier afin de redorer son image auprès des jeunes. «Beaucoup de gens ne savent pas qu'une grande partie du budget de R-D de la province est alloué au secteur manufacturier. Mais au niveau de l'image, force est d'admettre que ce secteur n'est pas souvent très attirant. C'est pourquoi on doit identifier nos leaders, ceux qui innovent. On doit diffuser leur histoire, leurs réussites, leur dynamisme afin d'attirer la relève.»