Ainsi, les quatre chercheurs slovènes ont demandé à 273 employés oeuvrant dans un total d'une centaine d'entreprises de bien vouloir répondre à un questionnaire. Ce dernier portait sur les facteurs de motivation - et de démotivation - au travail pour ces personnes aux profils professionnels variés : certains travaillaient dans le secteur privé, d'autres dans le secteur public ; certains avaient un salaire modeste, d'autres un salaire généreux ; etc. Et ce, à l'aide de questions dont les tournures permettaient d'évaluer tant la dimension motivante que celle démotivante d'un facteur jouant dans l'engagement d'un employé.
Prenons l'exemple du salaire. Chaque personne sondée devait indiquer par une note de 0 à 6 ce qu'elle pensait par rapport à deux questions, soit :
> «À quel point avoir un salaire plus élevé est important à vos yeux?». Là, c'est la tournure permettant d'évaluer le facteur motivant que peut être l'argent.
> «Dans quelle mesure seriez-vous prêt à avoir un salaire moins élevé?». Et là, c'est la tournure permettant d'évaluer le facteur démotivant que peut être l'argent.
Subtil, n'est-ce pas? Tout est dans la façon de poser la question. Et l'air de rien, ce questionnaire de soixante d'interrogations portant sur trente facteurs distincts - responsabilités, conditions de travail, sécurité d'emploi, etc. - a permis aux quatre chercheurs slovènes de faire des découvertes renversantes. Jugez-en par vous même :
> Les trois principaux facteurs de motivation. Ce sont :
1. Sentir qu'on s'accomplit dans son travail
2. Avoir un travail qui nous intéresse
3. Avoir de bonnes relations avec ses collègues
Autrement dit, ce qui motive le plus les employés, c'est le sentiment d'être à la bonne place et d'y grandir au milieu de gens qu'on apprécie. Et non pas, comme nombre de managers le croient encore trop souvent de nos jours, une généreuse rémunération ou le prestige découlant d'une promotion.
À noter que ce palmarès est vrai tant pour le secteur public que pour le secteur privé. Et qu'il se vérifie également quel que soit le salaire de la personne concernée, à ceci près que le facteur le plus important aux yeux de ceux qui ont des revenus supérieurs à la moyenne, voire élevés, est le fait d'avoir un travail qui les intéresse ; ce facteur-là passe alors devant celui du sentiment d'accomplissement.