Marissa Mayer était à l'époque vp, innovation, de Google. Photo: DR
En feuilletant hier de vieux magazines que j’ai la fâcheuse habitude d’entasser ici et là, j’ai mis la main sur une véritable perle rare. Une photo a tout d’abord attiré mon attention, inévitablement : une jeune femme blonde était alanguie sur un sofa, les pieds nus, en train de faire semblant de taper quelque chose d’important sur son ordinateur portable. Mais il ne s’agissait pas de n’importe quelle pitoune, c’était nulle autre que Marissa Mayer, l’actuelle pdg de Yahoo!, qui occupait à l’époque - en 2006 - les fonctions de vice-présidente, innovation, de Google. Et était, toujours à ce moment-là, la blonde de Larry Page, l’un des cofondateurs de Google.
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Mme Mayer était alors, on le voit bien, au coeur de l’action, plus précisément le pivot de la créativité chez Google. C’était à elle que les ‘Googlers’ exposaient leurs idées, et c’était à elle qu’il revenait la tâche de les coacher pour les aider à les réaliser. Rien de moins. D’où mon vif intérêt à la découverte de cette brève entrevue qu’elle avait accordée à ce magazine. Un intérêt comblé outre mesure, comme vous allez vite vous en rendre compte.
Ainsi, l’entrevue démarrait par l’incontournable question sur l’efficacité des 20% de leur temps de travail que les employés de Google pouvaient consacrer à des projets personnels. (Rappelons-nous que tout le monde ne parlait que de ça, il y a une dizaine d’années de cela.) Et là, au lieu de sortir une fois de plus la ritournelle selon laquelle les projets les plus novateurs de Google étaient nés grâce à cette politique managériale, Mme Mayer a répondu par une révélation : «L’idée est venue de Larry. Il avait observé que les professeurs d’université consacraient quatre jours par semaine à l’enseignement et le cinquième à leurs recherches personnelles. Nous avons appliqué ce système chez nous, à cette différence près que chacun pouvait organiser son temps comme il le souhaitait : consacrer une journée par semaine à son projet ou s’y atteler deux semaines d’affilée».
Par conséquent, l’inspiration de Google pour l’une de ses idées les plus marquantes en matière de management ne sortait pas de leurs cerveaux, mais d’un simple copier-coller de pratiques courantes en université. C’est-à-dire du milieu dans lequel ont baigné Larry Page et Serguei Brin avant de fonder leur start-up. Tout bonnement.