Ce n’est pas tout. Mme Mayer poursuit comme suit : «Trois fois par semaine, je consacre 90 minutes de mon temps à recevoir les employés qui ont une idée à exposer. Là encore, je me suis inspirée de la souplesse de l’université, où les élèves peuvent échanger avec leur professeur, de façon informelle, pendant cinq ou dix minutes à la fin du cours. Chez Google, le même principe me permet de recevoir de 11 à 13 personnes en une journée, soit une trentaine de personnes par semaine».
Wow! Une fois de plus, Google s’est inspirée de ce qui se fait couramment à l’université. Marissa Mayer récoltait ainsi les meilleures idées en les glanant au passage, à l’aide de simples rencontres de 5 à 10 minutes avec les employés qui étaient convaincus d’avoir une idée géniale, une idée qui méritait à leurs yeux d’être développée, voire concrétisée. Bref, le truc, c’était pour elle d’être à l’écoute, sans filtre. Et surtout, sans jugement immédiat, car il n’y a rien de plus efficace pour tuer une idée.
«Je défends le concept ‘d’erreur courageuse’, expliquait-il dans l’entrevue. Car si vous faites une erreur, ça signifie avant tout que vous faites quelque chose! Ce qui est extrêmement positif. Le fait de ne pas punir les erreurs encourage donc les gens à se jeter à l’eau. Un geste indispensable en matière d’innovation.»
Bien. Mais comment s’y prenait-elle, au juste, pour concrétiser une idée qui lui paraissait judicieuse? «L’important est de ne pas multiplier les procédures inutiles, de ne surtout pas micromanager, a-t-elle répondu. Chez nous, on compte en moyenne un manager pour 40 employés, alors que le rapport est souvent d’un manager pour 7 à 20 employés. Ce qui fonctionne chez nous à merveille, je le souligne, parce que nous employons des personnes autonomes, hautement qualifiées et qui ont par conséquent moins besoin que d’autres d’être managées.»
Et d’ajouter : «C’est bien simple, nous travaillons par projets transversaux, en équipes de 2 à 6 personnes, ce qui permet de multiplier les pistes d’innovation. Chaque équipe dispose alors de six semaines pour apporter la preuve de la pertinence de poursuivre son projet à une plus large échelle, sans quoi il est abandonné.»