Ils se sont bien entendu demandé comment cela se faisait. Ce qui leur a permis de découvrir qu'il se produisait un autre phénomène : plus une entreprise recrute de jeunes immigrants diplômés – et avec eux d'Américains qualifiés –, plus elle perd d'employés Américains âgés (comprendre : de plus de 40 ans). Plus précisément, plus elle perd d'employés Américains âgés de plus de 40 ans qui touchent un salaire annuel supérieur à 75 000 dollars.
Intrigués, ils ont tenté de voir s'il y avait là une corrélation, ou pas. Une tâche complexe, car plein de facteurs peuvent expliquer le départ de ces employés-là : départ massif à la retraite de la génération des baby-boomers, crise de la quarantaine donnant l'envie de relancer sa carrière en changeant d'employeur, etc. Pourtant, ils ont réussi à déceler une chose fort intéressante :
> Un choc générationnel et culturel. Il y a un «lien limité» entre l'arrivée de jeunes talentueux – immigrants et autres – et le départ de nombre d'employés de plus de 40 ans. Autrement dit, on assiste à un double choc, à la fois générationnel et culturel.
Bon. Maintenant, revenons à notre interrogation de départ, soit «Les immigrants volent nos jobs!» : vrai ou faux? Quelle réponse peut-on lui donner, à la lumière de cette étude? La suivante, en deux temps :