Les immigrants sont toujours portés par l'espoir... Photo: DR
Il y a des sujets qui fâchent à tous les coups, tant ils sont sensibles. Comme celui de l'immigration. Ça ne rate jamais. Tenez, un exemple : l'affirmation «Les immigrants volent nos jobs!». Chacun de nous se l'est déjà posée, mais personne n'a osé y répondre franchement. Par peur. Par lâcheté. Par frousse, comme on a la frousse de lancer un boomerang.
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Pourtant, le sujet mérite d'être abordé. Sans partisannerie. Juste en se concentrant sur les faits. Oui, les faits, les faits, les faits. Voilà pourquoi je salue bien bas les trois chercheurs qui ont signé l'étude intitulée Skilled immigration and the employment structures of US firms, à savoir : Sari Pekkala Kerr, professeure d'économie au Wellesley College (États-Unis); William Kerr, professeur de gestion des affaires à Harvard (États-Unis); et William Lincoln, professeur d'économie à l'Université Johns-Hopkins à Washington (États-Unis).
En effet, ils ont eu le cran de se demander si les jeunes immigrants diplômés ont un impact, ou pas, sur la structure des entreprises qu'ils intègrent lorsqu'ils arrivent aux États-Unis. Et si cet impact était globalement positif ou négatif. Une interrogation d'autant plus pertinente que ces jeunes-là – les immigrants de moins de 40 ans qui ont un diplôme universitaire – représentent aujourd'hui 16% de la main-d'œuvre américaine, et pas moins de 24% de la main-d'œuvre des secteurs liés à la technologie et à l'innovation.
Pour ce faire, ils ont eu accès à une base de donnes confidentielle de l'US Census Bureau : la Longitudinal Employer-Household Dynamics, qui détient toutes sortes d'informations concernant à la fois l'employé et son employeur. D'une part, elle leur a permis d'identifier les jeunes immigrants diplômés et de connaître plein de détails sur eux (poste occupé, salaire, etc.). D'autre part, elle leur a permis de découvrir la structure organisationnelle de chaque entreprise dans laquelle évoluaient ces jeunes-là.