Les trois chercheurs se sont ainsi penchés sur un panel de 319 entreprises, en observant tant les immigrants que les structures organisationnelles durant la période de temps allant de 1995 à 2008. Leur objectif était de mettre au jour les éventuelles corrélations entre les deux.
Résultat? Ils ont déniché une corrélation. La voici :
> Un effet d'entraînement positif. Chaque fois qu'une entreprise accroît de 10% sa main-d'œuvre à l'aide de jeunes immigrants diplômés, elle augmente aussi, en même temps, de 6% sa main-d'œuvre à l'aide de personnes diplômées et qualifiées. Par conséquent, l'embauche d'étrangers qualifiés entraîne l'embauche d'Américains qualifiés. Dit autrement, si ces étrangers n'avaient pas été recrutés, les Américains en question ne l'auraient pas non plus été.
Cette trouvaille corrobore, en un sens, la déclaration faite, un jour, par Bill Gates, alors qu'il témoignait devant le Congrès dans le cadre d'une étude sur le H-1B (un visa particulier permettant aux entreprises de recruter plus facilement les talents étrangers dont ils ont besoin pour se développer). Le pdg de Microsoft avait alors affirmé que pour chaque étranger embauché aux États-Unis grâce au H-1B, il recrutait quatre Américains. Certes, Microsoft est peut-être un cas particulier, mais un cas tout de même révélateur : d'après l'étude, la proportion est en général un peu différente, c'est-à-dire que l'embauche de 10 étrangers s'accompagne de celle de 6 Américains.
Les trois chercheurs ont creusé un peu plus leurs résultats, histoire de vérifier s'il n'y avait pas d'autre trouvaille à y faire. Et ils ont remarqué quelque chose de curieux : l'embauche de jeunes immigrants diplômés ne se traduit pas automatiquement par une augmentation de la taille de l'entreprise.