Qu’est-ce qu’un point de bascule, au juste? C’est un concept qui a été élaboré en 2000 par Malcolm Gladwell, journaliste au New Yorker, pour signifier que des changements mineurs, adéquatement conçus et mis en œuvre, peuvent avoir des conséquences majeures, et ce, dans la vie des gens, des entreprises comme des communautés. L’idée de M. Kets de Vries est ici d’appliquer et de raffiner ce concept au lien qui unit un client et son coach, et que l’on peut très bien étendre, nous, à celui qui existe entre un employé et son manager.
Ainsi, le professeur de l’Insead s’est demandé d’où proviennent, en général, les points de bascule. Ceux-ci peuvent survenir lorsque quelqu’un fait une découverte scientifique : on pense au fameux «Eurêka!» d’Archimède dans son bain et à la pomme d’Isaac Newton. Ils peuvent aussi découler d’un phénomène dénommé «le changement quantique» (quantum change, en anglais), qui correspond à toute modification «brusque et inattendue» résultant de l’onde émise par un choc psychologique ou physiologique. Ils peuvent encore provenir d’une illumination subite, à la manière des mystiques. Bref, ils peuvent avoir toutes sortes d’origine, la seule constante étant qu’ils ont lieu immanquablement au même endroit, le cerveau.
«Les neuroscientifiques s’intéressent depuis de nombreuses années à ce qu’il se passe dans le cerveau au moment précis où l’on fait une trouvaille. Ils ont ainsi appris que l’hémisphère droit – celui de l’intuition, de l’émotion, de la spontanéité et de l’imagination – est alors le principal concerné. Et plus précisément une partie de celui-ci, l’amygdale», indique M. Kets de Vries.