> Autant par affinité que par calcul. On dit souvent que l'amitié prend fin dès qu'entre en ligne de compte une question d'argent. Or, cela ne s'est pas vérifié dans le cas présent. En effet, les participants n'ont pas eu particulièrement tendance à choisir comme partenaire le participant le plus performant lorsqu'ils savaient que leur gain final dépendrait de ce que celui-ci réussirait à accomplir ; ils ont alors tout autant choisi par affinité que par calcul.
> Une même performance. Les gains empochés par les binômes ont finalement été sensiblement les mêmes (environ 16 euros par participant), qu'ils aient été formés par affinité ou par calcul.
Autrement dit, peu importe la manière dont est formé un binôme, par affinité ou par calcul, le résultat final serait quasiment le même. Sauf, bien entendu, s'il y a une franche incompatibilité entre les deux personnes concernées. Pourvu que l'un comme l'autre est motivé par le défi à relever, le binôme donnera le meilleur de lui-même.
«Les entreprises et leurs managers n'ont par conséquent pas trop à se soucier de la façon dont se forment les binômes en son sein, car la procédure de formation n'a pas vraiment d'impact sur leur performance. Un manager peut ainsi très bien faire du "favoritisme" en recrutant de préférence un candidat intéressant issu de la même université que lui, sans que cela nuise à l'entreprise», indiquent les trois chercheuses allemandes dans leur étude.
En passant, l'économiste américain Milton Friedman a dit dans La Liberté du choix : «Ceux qui croient agir en fonction de l'intérêt général sont en réalité conduits à favoriser des intérêts particuliers qui ne font pas partie de leurs intentions».