> Une autodévalorisation instantanée. Les participants qui ont été placés en situation d’échec, ou même qui ont été amené à se souvenir d’un échec, se sont aussitôt mis à se dévaloriser à leurs propres yeux. Et ce, peu importe que l’échec en question soit le fruit d’une erreur personnelle ou de la malchance.
> Un échec jugé inéluctable. Plus les participants se dévalorisaient à leurs propres yeux, plus ils étaient prompts à penser que ce qui leur était arrivé devait de toutes façons leur arriver. Que c’était leur destin que d’échouer. Que l’échec était inéluctable.
> Des pensées et des comportements autodestructeurs. Plus les participants pensaient que l’échec était inévitable, plus ils étaient prompts à adopter par la suite des pensées et des comportements autodestructeurs. Par exemple, ils se mettaient eux-mêmes des bâtons dans les roues lors d’un test de compétence, en se compliquant la tâche pour rien ; chose, soulignons-le, que ne faisaient pas ceux qui ne s’étaient pas dévalorisés à leurs propres yeux auparavant. Autre exemple : ils se mettaient à aller chercher la confirmation de leur ‘incompétence’ – en vérité, de leur autodévalorisation – auprès de personnes qui ne les appréciaient pas beaucoup, exprès. Autre exemple encore : ils se mettaient à n’écouter que les commentaires négatifs, et à être sourds aux positifs, lors d’un feedback.
Voilà. Nous sommes là en présence d’une véritable spirale infernale. Il suffit de connaître un échec pour que nous nous mettions à nous dévaloriser à nos propres yeux, y compris si l’échec est dû à la malchance. Puis, nous nous mettons à penser que l’échec était inéluctable. Et nous finissons par agir, inconsciemment, de telle sorte que les échecs s’accumulent, comme pour valider l’inéluctabilité du premier échec : nous nous mettons des bâtons dans les roues, nous ne voyons plus que ce qui ne va pas, etc.
Bon. Mais comment s’extirper d’une telle spirale ? C’est là que l’étude de MM. Callan, Kay et Dawtry se révèle on ne peut plus précieuse : elle montre qu’il existe un moyen efficace de ne plus être aspiré vers les abysses, et mieux, d’en jaillir transformé. Lequel ? C’est simple, il suffit de remonter la spirale en sens inverse ! Petite explication…