Alors, vive le nouveau groupe?
Voyons pour chacun.
Pour l'actionnaire. Si vous êtes actionnaire, la proposition est actuellement de 24% plus élevée que ce qu'offre Londres. C'est assurément gagnant. Et pour l'avenir, le plan de match apparaît tout aussi porteur.
Pour Montréal. C'est plus difficile à dire.
Du projet dévoilé hier, il ressort que le nouveau groupe veut développer de nouvelles solutions qui permettraient de doter différents produits financiers de garanties de paiement. En acquérant CDS, qui exploite actuellement une chambre de compensation pour les actions et les obligations, le nouveau groupe se trouverait à contrôler les deux grandes chambres de compensation au Canada (l'autre étant celle des produits dérivés de Montréal).
On voit tout de suite la manne financière possible si les règles internationales (et c'est ce qui s'en vient) obligent certains contrats qui se négocient actuellement de gré à gré (swaps, repos, etc.) et sans garantie à passer par ces chambres. Le monopole serait sans doute réglementé au chapitre des tarifs, mais l'arrivée de nouveaux volumes créerait pas mal de richesse.
On voit moins bien cependant qui de Montréal ou Toronto en bénéficierait. Il peut être présumé que la Caisse et le Fonds de solidarité ont obtenu certaines garanties pour le développement de ces solutions à partir de Montréal, mais cela n'est pas nettement ressorti. La consonance uniquement anglophone du nom du groupe n'envoie d'ailleurs pas un signal d'influence québécoise très rassurant.
Cela dit, Montréal ne serait pas moins maîtresse de sa destinée que dans la situation actuelle, et le demeurerait davantage que si Londres achète (et est ensuite rachetée).
Probablement plus avantageux pour Montréal, donc, mais des précisions seraient souhaitables.
Voyons maintenant voir pour les sociétés et la société en générale maintenant.
Faut-il s'inquiéter de l'approche monopolistique?