Les faits justifient la hausse
Au lieu de craindre l’inconnu, les investisseurs devraient plutôt limiter leur analyse aux faits, soutient M. Dwyer.
Il est difficile d'imaginer selon lui que la Fed serra vigoureusement la vis des taux au moment où la majorité de la planète combat la désinflation.
L’aplatissement actuel de la courbe des taux n’est pas néfaste puisqu’elle provient surtout d’un recul des taux à long terme et non d’une hausse des taux à court terme. L’écart entre les taux à court et à long terme favorise encore une reprise des prêts, dit-il.
Aussi, la demande pour les obligations de sociétés reste forte, ce qui fournit du financement à bas coût aux entreprises.
Les dernières données économiques, incluant le sommet de 10 ans des nouvelles commandes manufacturières et la création de 142 800 emplois en août, pointent vers le prolongement d’une croissance modérée de l’économie.
L’évaluation des actions, dans l’ensemble, est encore raisonnable. Lorsque l’inflation se situe entre 1 et 3 %, le S&P 500 s’échange en moyenne à un multiple de 19 fois des bénéfices des 12 derniers mois. Ce multiple est actuellement de 18 fois.
Le "dividende" de Draghi à la rescousse
Quant à Pierre Lapointe, stratège mondial, de Pavilion Corp., il fait valoir que le « dividende » de Mario Draghi, le président de la Banque centrale européenne (BCE), est de bon augure pour la Bourse américaine.
Même s’il provient de l’avortement de la reprise européenne, le rachat de titres et la baisse des taux instaurés par M. Draghi auront un effet bénéfique qui traversera l’Atlantique.
La baisse des taux en Europe agira en effet comme un plafond sur les taux américains, et aidera les gouvernements, les entreprises et les consommateurs à terminer leur processus de désendettement, dit-il.
Les banques, les assureurs et les caisses de retraite, qui vendront leurs obligations souveraines à la BCE, devront réinvestir le produit.
Or, avec des taux de 10 ans de 2,4 % en Italie et de moins de 1 % en Allemagne, certains d’entre eux se tourneront vers les obligations américaines, pour leur meilleur rapport risque-rendement, ce qui maintiendra aussi les taux bas, aux Etats-Unis.
« Le dividende de Draghi fait en sorte que les taux américains sont presque aussi faibles qu’en 2011, tandis que son économie est plus forte qu’il y a trois ans. C’est un autre facteur structurellement positif pour l’économie américaine », dit-il.
Des signes de sommets