Avons-nous perdu en chemin l'art d'attendre? pHOTO : dr.
BLOGUE. On dit qu'efficacité rime toujours avec rapidité. Mais est-ce si vrai que ça? Et si, à toujours vouloir aller vite, on en arrivait à prendre des décisions qui n'étaient pas toujours les meilleures? Et si, par conséquent, on n'était pas aussi efficace qu'on le croyait?
Découvrez mes précédents posts
Suivez-moi sur Facebook et sur Twitter
Vous voyez sûrement où je veux en venir. Nous évoluons dans un univers où il faut toujours se décider vite et bien. Je sens que le feu va passer à l'orange, j'accélère ou je freine? Une candidate au poste qu'il faut combler me semble répondre partiellement aux attentes, je l'embauche ou je continue d'en recevoir d'autres en entretien? Un sous-traitant veut changer les conditions de notre entente à son avantage, je cède ou pas? Etc. Nous avons dès lors tous le même mot d'ordre en tête : «Pas le temps d'attendre, je dois choisir maintenant».
Mais voilà, peut-être aurions-nous intérêt, parfois, à prendre notre temps. Au moins un petit peu plus. Ne serait-ce que pour s'assurer de faire le meilleur choix possible. Pas vrai?
Comment savoir, me direz-vous, quand il convient de mûrir sa décision et quand il est impératif de se décider à la seconde même? Eh bien, c'est en fait très simple. C'est ce que j'ai appris dans une étude intitulée Willingness to wait under risk and ambiguity: Theory and experiment. Celle-ci est signée par deux professeurs d'économie, Marco Della Seta, de l'Université Radboud (Pays-Bas), et Peter Kort, de l'Université Tilburg (Pays-Bas), ainsi que par un professeur de finance, Sebastian Gryglewicz, de l'Université Erasmus de Rotterdam (Pays-Bas).
Les trois chercheurs ont cherché à répondre à deux interrogations :
> Plus une décision est risquée et irréversible, plus les gens font-ils leur choix rapidement?
> Plus une décision est hasardeuse et irréversible, plus les gens prennent-ils leur temps pour faire leur choix?