La croissance, pas synonyme de rendements
Les investisseurs sont aussi subjugués par les nombreuses prévisions de croissance lente à perte de vue, qui freine les gains boursiers.
Les statistiques n’appuient pas cette thèse, continue M. Leith.
Les années 1950 et 1990 ont été des décennies au ralenti pour l’économie américaine. Pourtant, ces périodes ont connu leurs meilleures performances boursières.
Les investisseurs associent aussi croissance et performance pour les sociétés individuelles.
Le contraire est pourtant vrai. Les entreprises qui croissent modérément procurent un rendement supérieur en Bourse que celles dont la croissance des revenus est la plus élevée, a démontré le gestionnaire américain quantitatif James O’Shaughnessy, avec deux portefeuilles-modèle s’étalant sur 40 ans.
Un portefeuille composé des 50 titres américains affichant la plus forte croissance de leurs revenus, mis à jour annuellement, a procuré un rendement annuel composé nul, entre 1963 et 2004.
Les 50 titres affichant la croissance la plus modeste de leurs revenus ont donné un rendement annuel composé de 8,3 %, pendant ces 40 ans.
C’est moins que le rendement de 12 % de la Bourse pendant cette période, mais c’est beaucoup mieux que les championnes de la croissance.
Une partie de l’explication : les investisseurs paient trop cher pour cette croissance supérieure.
De plus, tout pays, industrie et entreprise à forte croissance attire des concurrents qui veulent aussi leur part du gâteau. Résultat : les marges bénéficiaires finissent par en souffrir.
En fait, des études démontrent que le comportement de la Bourse est un meilleur indice précurseur de la croissance économique future, que l’inverse.
Si c’est le cas, la hausse de la Bourse américaine cette année, avec un gain de 12,3 % pour le S&P 500, présage peut-être d’une meilleure économie l’an prochain.
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