Accueillir le principe de gouvernance inclusive
Si la tendance se maintient, Chloé Freslon, présidente et fondatrice du cabinet-conseil en équité, diversité et inclusion (EDI) URelles, s’attend à voir davantage d’entreprises passer des belles paroles aux gestes concrets en 2023.
Or, il reste du chemin à faire pour nombre d’organisations. Elles doivent «aller plus loin que la tendance, car malgré la plus grande sensibilité, il y a encore des écarts [dans la société]. Il faut parler de gouvernance inclusive et mettre des initiatives en place pour que ces changements soient durables», prône Dafina Savic, cofondatrice de l’agence à vocation sociale Uena. Ainsi, en revoyant sa façon de gouverner afin que chaque décision soit inclusive, l’entreprise «évite de cocher des cases et de se limiter aux formations sur cette question-là. Au-delà du fait d’embaucher plus [de personnes issues] de la diversité, il faut une culture inclusive pour leur permettre de s’épanouir». Tina Pranjic, cofondatrice de la jeune pousse 7.
Élance qui se sert de l’intelligence artificielle pour épauler les entreprises dans ce travail de fond, remarque que ses clients demandent davantage de poser un diagnostic sur l’état de leur milieu de travail et de trouver des indicateurs de performance pour mesurer leurs progrès. «Ce sont des mots clés qui reviennent bien plus souvent qu’au début de 2022», raconte-t-elle. Cette «science»encore nouvelle «est un sujet complexe. […] Ça prend une stratégie, une introspection et de la volonté», énumère Chloé Freslon. Elle n’est donc pas convaincue que l’«EDI de façade», ou le «diversity washing», soit automatiquement le fruit de mauvaises intentions ou d’une transformation délibérément bâclée.
Faute de communication, certaines entreprises pourraient toutefois en être accusées si les bénéfices de leur changement de gouvernance se font attendre.
Les indicateurs de performance, comme le taux de roulement des employés et les données, peuvent devenir de précieux alliés, selon Tina Pranjic, pour mesurer son évolution. «L’objectif, c’est qu’il y ait des effets en milieu de travail», rappelle-t-elle. Chose certaine, l’imputabilité de l’organisation et la cohérence entre ce qu’elle fait et prône sont les clés afin de réussir l’adoption de pratiques de gouvernance, conclut Chloé Freslon.
-C.C.