Apprivoiser le marketing 3.0 (oui, oui: le fameux «métavers»)
En 2023, les annonceurs devront réinventer la récolte de données pour pallier la fin des témoins tiers (cookies). Cette réinvention pourrait bien passer par le métavers, où le consentement pour la collecte des données est implicite.
Enfin, pour le moment, estime Julien Bousquet, professeur de marketing à l’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC). Il prévoit que les autorités auront vite fait de légiférer afin de protéger la vie privée des citoyens dans ce monde qui pousse à l’extrême le marketing d’expérience et permet de comprendre les comportements des consommateurs comme jamais auparavant.
Malgré les difficultés de Meta dans la dernière année, l’attrait pour le métavers ne s’essouffle pas, Apple, Google et Microsoft s’étant lancés dans l’arène. Chez les jeunes, le métavers n’a rien de futuriste, surtout lorsqu’on constate les succès de Fortnite ou de Roblox. En 2021, ils étaient déjà presque 50 millions chaque jour dans 180 pays à se divertir sur Roblox, avec une forte croissance chez les 17-24 ans, indique l’entreprise.
Toujours selon Roblox, en 2021, «plus de 5,8 milliards d’articles virtuels (gratuits et payants) [y] ont été acquis». On y retrouve d’ailleurs le Gucci Garden, où la marque propose une exposition interactive de ses campagnes publicitaires et une boutique d’articles virtuels, ou encore Nikeland, un monde consacré au sport où on peut habiller son avatar avec les vêtements de la marque ou se baigner dans le lac Nike. Pour les PME, si l’investissement marketing semble encore trop risqué, Julien Bousquet y voit tout de même l’occasion de communiquer en B2B afin de développer des solutions en 3D ou pour la maintenance de certaines machines dans le secteur industriel.
Devant l’imminence d’une récession, si vous devez optimiser votre budget marketing et penser à long terme, vous pourriez avoir à choisir entre un nouveau site web ou une présence dans le métavers.
-K.T.