«Aujourd’hui loin de la rhétorique politique, j’essaie de travailler dans la vérité, insiste André Boisclair. Quoi qu’on dise, la Caisse de dépôt et placement du Québec détient 15 % de son portefeuille d’actions dans le pétrole et le gaz.»
Il ajoute l’un des arguments les plus souvent servis par Ottawa et les pétrolières. «Quand on regarde les émissions liées aux hydrocarbures, 80 % vient de la combustion : c’est vous, c’est nous qui conduisons, les sociétés de transport, les industriels qui utilisent du mazout…»
André Boisclair précise qu’il est «favorable à ce qu’on mette un prix sur le carbone». L’AEG, de son côté, semble marcher sur des œufs à ce sujet au Québec.
«Nous ne venons pas pour dire aux gens quoi penser, dit Tim Shipton, président. Nous ne voulons pas être un obstacle au dialogue canadien sur cette question.» Il ajoute que l’Alberta a été «la première province» à passer à l’action en taxant les émissions industrielles.
Transferts de capitaux, de technologie
André Boislcair souligne que le Québec reçoit d’importants transferts de péréquation de l’Alberta. «Je fais partie de ceux qui ne sont pas fiers de cette situation, dit-il. Je préfèrerais des transferts de technologies ou de capitaux.»
Il s’affiche donc en «ardent supporter» d’«une entente de coopération économique, environnementale et culturelle» avec l’Alberta. Pour lui, il est primordial que cette province aide les entreprises actives dans le gaz de schiste québécois à développer sa propre industrie des services d’exploration et d’exploitation des hydrocarbures.
«Forer un puits au Québec, ça coûte 15 millions de dollars, alors que c’est seulement 4 millions en Alberta», dit-il.
Il conclut en disant qu’il a «trop des cinq doigts» de sa main pour compter le nombre de personnes à Québec qui s’y connaissent en pétrole et gaz.