ING a vendu son intérêt dans ING Canada en 2009. AXA Canada a été achetée par Intact Corporation financière en mai dernier. HSBC négocie la vente éventuelle de sa division canadienne de courtage...

Exode des grandes institutions financières étrangères ou désintérêt pour le marché canadien, qui compte pour seulement 2,5 % du PIB mondial ?

Peter Routledge, analyste du secteur bancaire à la Financière Banque Nationale, à Toronto, ne croit pas que le pays perde de son attrait. "Le Canada est un pays jeune et dynamique, doté de richesses naturelles et d'un solide marché financier", dit-il.

Selon lui, le départ de certaines institutions est plutôt un signe que le marché canadien est très concurrentiel. Contrairement aux États-Unis, le secteur bancaire est dominé par six grandes banques : la Royale, la TD, la Scotia, la CIBC, la Nationale et la Banque de Montréal. Le décloisonnement des institutions financières au Canada, officialisé en 1991 dans la Loi sur les banques, leur a permis de faire leur entrée dans les secteurs de l'assurance et des services de courtage. Leur offre diversifiée plaît à plusieurs consommateurs.

Quitter le Canada tient aussi à des stratégies propres à chaque entreprise. Par exemple, la britannique HSBC restructure ses activités partout dans le monde; le 7 septembre, elle a annoncé qu'elle supprimerait 3000 postes d'ici trois ans à Hong-Kong.

"Les institutions financières ont été échaudées par la crise de 2008, et plusieurs d'entre elles ont sans doute des ratios d'endettement très élevés", souligne Michel Magnan, professeur à l'École de gestion John-Molson de l'Université Concordia.

Beaucoup d'institutions financières sont dans cette situation dans le monde... sauf au Canada, où elles ont bien résisté à la crise. Le départ de banques et d'assureurs étrangers du Canada pourrait leur profiter. La Banque Nationale, le Mouvement Desjardins et Fiera Capital ont pris de l'expansion au Canada anglais ces dernières années.