Les deux chercheurs chiliens ont procédé à deux expériences visant à analyser la réaction des gens lorsqu'on leur demande d'accomplir une tâche exigeante. Dans la première, il a été demandé à une centaine de volontaires d'assembler 55 pièces de Lego pour former un personnage au volant d'une voiture, sachant que chaque fois qu'ils y arrivaient, ils touchaient une récompense sonnante et trébuchante, mais une récompense qui allait en diminuant à chaque fois : pour la première réalisation, ils touchaient 2 dollars; pour la suivante, 1,95 dollars; etc.
À noter que tous les participants n'étaient pas placés dans les mêmes conditions:
> Un travail pourvu de sens. Pour la moitié des participants, chaque fois qu'ils montraient leur réalisation à l'examinateur, celui-ci leur remettait aussitôt la récompense promise et mettaient leur oeuvre en évidence sur une belle tablette avant de leur confier 55 nouvelles pièces de Lego, s'ils exprimaient l'envie de poursuivre le travail.
> Un travail dénué de sens. Pour l'autre moitié des participants, chaque fois qu'ils montraient leur réalisation à l'examinateur, celui-ci leur remettait aussitôt la récompense promise et détruisaient complètement l'oeuvre réalisée pour leur redonner immédiatement les mêmes 55 pièces de Lego, s'ils exprimaient l'envie de poursuivre le travail.
Résultats? Les voici:
> Avantage au travail pourvu de sens. Ceux pour qui le travail avait un sens ont réalisé, en moyenne, 6,8 différentes versions du personnage de Lego en voiture. En revanche, les autres ont, eux, fabriqué seulement 5,6 différentes versions de ce personnage-là.
«Donner du sens au travail permet donc de booster la motivation, les efforts et la performance des gens», résument les deux chercheurs chiliens dans leur étude.