Prenons un exemple… Imaginez-vous dans le métro. Entre une personne qui se met à lire le quotidien Le Monde. Pensez-vous que cette personne a de fortes chances d'être titulaire d'un doctorat? Eh bien, je connais l'idée qui vous a aussitôt traversé l'esprit à la lecture de cette interrogation. Oui, vous avez bel et bien pensé qu'il y avait de fortes chances que ce passager-là soit titulaire d'un doctorat. Pourtant, les chances sont en vérité fort minces, car moins de 8% des Québécois ont décroché un diplôme universitaire supérieur au baccalauréat. Votre cerveau a effectué un raccourci trompeur. À votre insu.
De cela découle l'intérêt d'arriver à penser autrement. Pour ne pas dire de manière adéquate. Le truc, c'est d'user du système 1 lorsque c'est nécessaire, et du système 2 lorsqu'il le faut. Et pour y parvenir, il convient d'effectuer une savante gymnastique de l'esprit. Une gymnastique à laquelle nous ne sommes – malheureusement – pas habitués, mais une gymnastique – heureusement – à la portée de chacun de nous.
«Quand nous sommes confrontés à un problème, nous avons le réflexe de nous concentrer mentalement dessus et à nous couper ainsi de notre environnement. Tous nos efforts sont braqués sur le problème, jusqu'à ce qu'on lui trouve une solution. Le hic? C'est que nous empêchons ainsi le système 1 de se mettre à l'œuvre, alors qu'il pourrait nous être fort utile», explique Mme Oakley.
L'astuce? Elle est on ne peut plus simple : faire alterner le système 2 et le système 1. Ce qui revient à nous concentrer sur le problème pendant une période de temps donnée, puis à décrocher, afin de donner l'occasion au système 1 d'entrer en jeu, de manière inconsciente. Comme Dickens qui allait faire une promenade, non pas pour "se changer les idées" comme on a coutume de le dire, mais en réalité pour approfondir ses pensées.
La professeure de l'Université Oakland a une suggestion : recourir à la technique Pomodoro. La quoi? La technique Pomodoro, concoctée à la fin des années 1980 par l'inventeur italien Francesco Cirillo, qui s'appuie sur l'idée que des pauses régulières favorisent l'agilité intellectuelle.
La technique Pomodoro – qui tire son nom des minuteurs en forme de tomate (tomates se dit pomodori en italien) – est composée de cinq étapes :