Son analyse a démarré avec une question toute simple, qui sert d'ailleurs souvent dans les recherches sur la crétinerie : «La pomme de terre vient-elle du Pérou ou de l'Irlande?». Après cette interrogation, on demande aux personnes interrogées d'indiquer le degré de confiance qu'elles ont dans leur réponse. Et on multiplie l'opération de nombreuse fois, avec d'autres questions comme «L'espérance de vie des femmes est-elle plus élevée en Argentine ou au Canada?».
Puis, M. Schanbacher a procédé à de savants calculs économétriques, dans le but d'identifier le meilleur comportement à adopter lorsqu'on est confronté à ce genre de situation. Pour cela, il a considéré deux cas extrêmes, soit celui d'une personne qui ne connaît rien à rien et celui d'une autre qui connaît très bien le sujet abordé. Ce qui lui a permis d'identifier ce qu'avaient de mieux à faire les personnes se situant entre les deux, en particulier lorsqu'elles ne connaissent pas bien le sujet en question.
Qu'a-t-il ainsi trouvé? Quelque chose de renversant, qui défie ce qu'intuitivement on pouvait imaginer à propos des crétins…
> Quand on connaît bien un sujet. Il a découvert que, que la question soit complexe ou simple, il est rationnel d'être confiant en soi, mais cela n'apporte rien du tout d'être überconfiant. Car on n'est pas plus performant pour autant.
> Quand on connaît mal un sujet. Si la question est complexe, il est rationnel d'avoir peu confiance en soi. En revanche, si la question est simple, il est rationnel – tenez-vous bien! – d'avoir confiance en sa réponse malgré tout, et même encore plus d'être carrément überconfiant.