Cela étant, nos prises de décisions ne sont pas toujours aussi simples. La logique seule ne suffit pas pour faire le bon choix. Nous sommes des êtres humains, c’est-à-dire que fondamentalement nous nous refusons à agir de manière logique, n’est-ce pas? Les chercheurs en ont, bien entendu, tenu compte, et noté que nous avons beau avoir la bonne information sur le moment précis où va survenir le changement, il arrive à certains d’entre nous de ne pas réagir adéquatement à cette donnée. Pourquoi? Allez savoir, peut-être le refus de croire qu’on a la bonne information, ou encore la peur d’être dans le vrai, je ne sais pas, moi.
Leur étude leur a permis de voir qu’en général nous sous-réagissons (on refuse de voir que le changement est imminent) ou nous sur-réagissons (on croit que le changement a déjà eu lieu alors qu’il n’est pas encore survenu). Nous sous-réagissons quand nous ne connaissons pas bien le système d’où émanent les signes avant-coureurs du changement. Et inversement, nous sur-réagissons lorsque nous croyons avoir une bonne connaissance de celui-ci. Bref, nous sous-réagissons quand nous sommes inquiets, et sur-réagissons quand nous sommes confiants.
Par conséquent, ceux qui se basent sur leur expérience seule ne voient pas venir les changements mieux que quiconque. Leur expérience ne leur sert à rien, ou presque, s’ils ne veillent pas, de manière constante, à analyser les données les plus fraîches issues de leur environnement et à faire preuve de souplesse face à celles-ci. Et ce, afin de prendre conscience qu’un changement est en train de se produire, et que celui-ci risque de bousculer leurs idées préconçues.