Laquelle? Les calculs de MM. Caplin et Martin ne fonctionnent bien qu’à condition que les choix disponibles ne soient pas «améliorables». Cela veut dire que la liste des choix possibles est utilisable pourvu qu’il n’y ait pas dedans deux choix équivalents ou inférieurs.
Que penser de cette restriction? Eh bien, l’air de rien, c'est là que réside tout l'intérêt de cette étude, de mon point de vue. En effet, en matière de stochastique, la difficulté réside dans le fait que plus le flou est grand, plus le nombre de résultats possibles au problème est grand, voire, en théorie, infini. Un processus stochastique ne permet donc jamais de représenter parfaitement la réalité. Mais si l’on affine la qualité des données de départ, comme le suggèrent les deux chercheurs, ça change tout !
Pour bien comprendre pourquoi, il suffit de prendre un exemple. MM. Caplin et Martin évoquent une technique pour évoluer dans le flou, qui consiste à dresser par écrit la liste des choix qui s’offrent à nous. Et ils ont l'intuition que, mieux encore, serait de rédiger cette liste en commençant par les meilleurs choix possibles. Mais est-ce réaliste de procéder de la sorte?
Pour le savoir, ils ont demandé à 36 personnes de se prêter à une petite expérience. Il s’agissait de répondre à 12 questions à choix multiples (QCM) correspondant à trois calculs mentaux simples mais fastidieux à faire, desquels il fallait indiquer le résultat le plus élevé. Concrètement, les personnes devaient survoler les calculs à faire pour évaluer lequel des trois pouvait donner le résultat le plus élevé, et donc répondre «un peu au hasard».
Trois groupes de personnes ont été composés : un qui a eu pour information que la probabilité des trois calculs d’être le résultat le plus élevé était de 33% ; un autre, que la probabilité était plus forte pour le premier (40%, 30%, 30%) ; et un autre, que celle-ci était encore plus forte (46%, 27%, 27%). Des informations inutiles car les calculs étaient distribués au hasard…