Que retenir de tout cela? Que pour être plus coopératifs au bureau, les gars feraient bien de transpirer un peu et de se renifler sous les bras? Pas sûr, comme l'a expliqué Jan Havlicek, professeur d'anthropologie à l'Université Charles de Prague (République tchèque), au magazine Science : «La concentration d'androstadénione respirée par les participants à cette expérience était très élevée, beaucoup plus que ce que produit un être humain. On ne peut donc pas s'attendre à de tels effets dans une situation réelle», a-t-il noté.
Alors? Tout ça pour ça? Non, bien sûr. Ce qu'il faut dégager de la trouvaille de MM. Rantala et Huoviala, c'est que les hommes sont sensibles – et on ne le savait pas auparavant – à une hormone produite par d'autres hommes. Ils y sont sensibles au point de faire montre de plus de générosité et de plus de coopération. Ils y sont sensibles non pas lorsque leur voisin de bureau se met à transpirer sous l'effort, mais lorsque ses coéquipiers – dans un effort physique commun – se mettent à suer.
Autrement dit, si vous voulez que des gars travaillent vraiment ensemble, il suffit de les faire transpirer ensemble. Comme cela se produit pour une équipe de soccer qui vole de succès en succès. C'est aussi bête que ça.
En passant, le penseur français Jacques Attali a déjà dit : «On a intérêt au bonheur des autres, on a intérêt à ce que les autres ne soient pas malades, on a intérêt au succès des autres parce que nous sommes une équipe collective».