Une interrogation complexe, mais primordiale... Photo: DR
L’égalité entre hommes et femmes au travail est encore de nos jours une utopie, en particulier lorsqu’on parle de salaire et de promotion. Pour ceux qui en douteraient encore, je me permets d’avancer trois chiffres parlants : les femmes sont en général payées 15% de moins que les hommes, à poste et compétences comparables, dans les pays de l’OCDE, dont faire partie le Canada (ce pourcentage concerne la médiane des rémunérations des emplois à temps plein); et 4,4% des femmes qui ont un emploi à temps plein occupent un poste de direction, alors que ce pourcentage est de 7,7% pour les hommes, toujours dans les pays de l’OCDE.
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La question saute aux yeux : comment pourrait-on s’y prendre pour atténuer cette injustice, voire la corriger totalement ? Une idée régulièrement émise ici et là est de favoriser l’avancement des femmes vers les postes de direction, dans l’espoir que cela créera un effet d’entraînement. Autrement dit, dans l’espoir que les hommes qui tiennent aujourd’hui les rênes de la haute-direction vont arrêter – consciemment ou inconsciemment – de privilégier les hommes, après avoir constaté tout ce qu’une femme peut apporter en termes d’innovation et de productivité à leur entreprise. Et aussi dans l’espoir que les femmes, une fois au sommet, auront le réflexe d’aider les autres femmes à grimper la pyramide hiérarchique, ne serait-ce que par solidarité ou bien par souci d’équité entre les sexes.
Mais voilà, cette idée est-elle bonne ? Les femmes ont-elles, par exemple, vraiment en elles un réflexe de solidarité féminine, à l’image de celui que semblent a priori avoir les hommes entre eux ? Difficile à dire. Certains pensent que oui, d’autres que non. Comment savoir ?
Une réponse fort intéressante à cette interrogation se trouve, je pense, dans une étude intitulée Women helping women ? Evidence from private sector data on workplace hierarchies. Celle-ci est signée par deux professeures d’économie: Astrid Kunze, de l’École norvégienne d’économie à Bergen (Norvège); et Amalia Miller, de l’Université de Virginie à Charlottesville (Etats-Unis).