Enfin, les deux chercheurs ont fait lire à 277 étudiants les demandes de quatre étudiants présentées à la direction de leur université pour bénéficier d'un soutien psychologique. Par exemple, il y avait un certain Ben qui avait cassé la figure de son meilleur ami, convaincu qu'il draguait sa petite amie; ou encore, une certaine Kristine, qui adorait faire du sport, mais ne pouvait plus en faire, après avoir contracté en voyage à l'étranger une grave maladie pulmonaire. Puis, les participants devaient répondre à un questionnaire visant surtout à déterminer ce qu'ils feraient s'ils étaient à la place de chacun d'eux.
Résultat? Fort intéressant…
> Plus on estime qu'on aurait du mal à faire face à la situation que l'autre connaît, plus on ressent d'empathie pour celui-ci.
En conclusion, si l'on veut faire preuve de davantage d'empathie qu'à l'habitude, il convient d'user de quatre différents trucs :
1. Imaginez-vous à la place de l'autre et cherchez des points communs avec lui. Car plus on se projette en autrui, plus on ressent d'empathie pour lui.
2. Ne cherchez pas à avoir trop de détails sur la détresse de l'autre. Contentez-vous des grandes lignes, car moins on a d'informations précises sur le désarroi d'autrui, plus on lui témoigne de sympathie.
3. N'accordez pas toute votre attention à l'autre au moment où il vous fait part de ses misères. Car plus on est distrait, plus on éprouve de sympathie à l'égard d'autrui.
4. Réfléchissez à ce que vous feriez à la place de l'autre. Car plus on estime qu'on aurait du mal à faire face à la situation que l'autre connaît, plus on ressent d'empathie pour celui-ci.
Autrement dit, tout cela revient à vous laisser gagner par l'émotion, en faisant tomber les barrières de la raison. De fait, si l'on se met à trop raisonner, on devient moins sensible à l'autre, et par suite moins empathique. C'est aussi bête que ça.
En passant, le sociologue français André Siegfried a dit dans Quelques maximes : «L'antipathie analyse mieux, mais la sympathie seule comprend».