3. L’écriture. «Comme Marc Aurèle écrivait des Pensées pour moi-même (que mon vieux maître Lucien Jerphagnon récemment disparu proposait de retraduire par : «Mes oignons…»), chacun doit pouvoir formuler par écrit, consigner sur le papier telle ou telle idée, aller jusqu’au bout d’une idée, noter une maxime.»
4. L’examen de conscience. «Cette technique confisquée par le christianisme à la philosophie antique (comme beaucoup d’autres…) permet de prendre date sur soi-même. Cet exercice ne s’effectue pas dans la perspective d’une autoflagellation, mais dans celle de la mesure de soi : ce que l’on est, ce que l’on se propose d’être, ce que l’on a réussi, ce que l’on a raté, ce qui reste à faire, et tout ce qui autorise la mesure du progrès existentiel.»
5. La pratique. «Vivre sa pensée, penser sa vie et effectuer sans cesse des mouvements d’aller et retour, incarner les idées dans la vie quotidienne qui est le lieu de la philosophie.»
Vous remarquerez que M. Onfray entame le processus de sculpture de soi par l’écrit. Tout d’abord la lecture, puis l’écriture. Exactement le même que celui adopté par les nouveaux humoristes suisses : inspirés par des comiques auxquels ils s’identifient beaucoup (Jamel Debbouze et consors), ils se sont mis à écrire eux-mêmes des textes liés à leur mal-être et à leur décalage par rapport à la société dans laquelle ils vivent ; ce travail ardu leur à permis de prendre «la mesure d’eux-mêmes» ; et ils l’ont mis en pratique en montant sur scène, en «vivant leur pensée».
Fascinant, n’est-ce pas? Qu’est-ce que cela vous inspire, à vous? Et dans votre quotidien au travail?
En passant, l’économiste autrichien Joseph Schumpeter, surtout connu pour son idée de «destruction créatrice», aimait à dire : «Entreprendre consiste à changer un ordre existant»…