> Moins motivés. Ceux qui ont reçu seulement des menaces se sont sentis moins motivés que tous les autres. Et ceux qui ont reçu à la fois des menaces et des encouragements se sont sentis moins motivés que ceux qui ont juste eu des encouragements.
> Plus isolés. Ceux qui ont reçu seulement des menaces ont moins eu le réflexe d'aller voir le professeur à la première difficulté rencontrée que tous les autres. Et ceux qui ont reçu à la fois des menaces et des encouragements ont eu moins le réflexe d'aller chercher les lumières du professeur que ceux qui ont juste eu des encouragements.
«Appuyer un discours de motivation sur des menaces lorsqu'on s'adresse à des personnes en proie à l'incertitude ou à l'insécurité, comme le sont la plupart du temps les étudiants en droit, n'est donc pas le meilleur moyen de les gonfler à bloc. Loin de là», résume Mme Patthoff dans son étude.
Pourquoi? Parce que, si prendre conscience d'un danger nous motive la plupart du temps à y faire face, il arrive toujours un moment fatidique où un cap psychologique est franchi, un cap qui fait que nous renonçons, que nous baissons les bras, que nous nous résignons à l'échec. Oui, un cap d'autant plus facile à franchir que notre moral est bas.
«Plus les gens ont déjà peur, plus les discours basés sur la peur peuvent avoir l'effet inverse de celui désiré, à savoir déclencher la panique au lieu d'inciter à serrer les coudes tous ensemble», souligne la chercheuse.
Alors? Que convient-il de faire? De ne plus jamais recourir aux menaces, même larvées? Non, c'est plus subtil que ça, comme l'indique Mme Patthoff.
Ainsi, l'idéal est, selon elle, d'agir en deux temps, lorsqu'on veut faire prendre conscience à quelqu'un l'importance cruciale d'adopter telle ou telle attitude :