Le risque, c'est de déclencher un vent de panique... Photo: DR
Petit retour en arrière. Songez à cette époque dorée où vous étiez un bambin, où le monde s'ouvrait à vous, avec ses charmes et ses dangers, tous aussi attirants les uns que les autres. Et à ces discours parentaux qui vous rabattaient les oreilles, du genre : «Ne fais pas ci, sinon tu va t'électrocuter! Ne fais pas ça, sinon tu vas t'étrangler!».
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L'objectif des parents était louable : éviter une catastrophe déclenchée par l'inconscience. La stratégie, extrémiste : appuyer son discours sur un scénario dramatique, pour ne pas dire apocalyptique. Et la rhétorique, toujours identique : «Si tu n'écoutes pas la voix de la sagesse (celle de tes parents), tu en payeras le prix fort, et tous ceux qui t'aiment aussi».
Mais voilà, est-ce là le meilleur moyen d'éviter qu'un tel drame se produise? En effet, à force de hurler au loup, ne risque-t-on pas justement de le faire venir? De fait, à force de dire à un bambin que la Terre allait s'arrêter s'il commettait une terrible bêtise, les parents ne glissent-ils pas en lui la tentation de vérifier tout cela? D'ailleurs, ne vous souvenez-vous pas de ce fameux jour où vous avez fini par tenter le diable? (Moi, j'ai voulu vérifier la soi-disant puissance de l'électricité, et me suis réveillé entouré de pompiers…)
Bon. Vous voyez. Maintenant, pourquoi vous ramener aujourd'hui à ces souvenirs tendres et douloureux à la fois? Parce que nous avons tous tendance à reproduire ce qui nous a été enseigné, y compris au travail : quel n'est pas le manager qui n'a pas, un beau jour, menacé son équipe de la terrible colère des dieux si tel ou tel comportement n'était pas adopté par chacun? Hein? Et parce que ce n'est peut-être pas la meilleure chose à faire pour motiver les uns et les autres à avoir l'attitude voulue.