Voilà. Votre réponse est la suivante : «Le stress, c'est l'état dans lequel on se trouve quand on est pressé par le temps». Troublant – n'est-ce pas? –, que je puisse ainsi lire dans vos pensées.
En réalité, ce n'est pas si troublant que ça. Car il s'agit de la réponse qui est la plupart du temps donnée par les gens à qui l'on pose la question dans le cadre de sondages sur le stress. Le hic? C'est que cette réponse est erronée. Le stress, ce n'est pas du tout le fruit de la pression du temps, contrairement à ce que tout le monde croit.
C'est ce que j'ai appris hier lors d'une conférence formidable donnée par Pierrich Plusquellec, le codirecteur du Centre d'études sur le stress humain de l'Hôpital Louis-H.-Lafontaine de Montréal, dans le cadre de la journée Santé psychologique au travail organisée par Les affaires. Ce chercheur a décrypté avec brio ce qu'est le stress d'un point de vue scientifique, et par suite indiqué ce qu'il convenait de faire concrètement lorsqu'on voulait diminuer d'un coup notre stress…
Ainsi, M. Plusquellec a expliqué que le stress n'avait rien à voir avec la pression du temps, car cette dernière est subjective. Qu'est-ce que ça signifie? Que face à une même pression du temps (ex.: boucler un rapport complexe en quelques heures), certains vont se mettre à paniquer et ressentir un immense stress, alors que d'autres, au contraire, vont aussitôt se retrousser les manches et réussir à remplir leur mission sans souffrance psychique particulière.
Alors? Eh bien, le stress, c'est en fait une réaction normale du corps face à une menace. C'est d'ailleurs grâce à cette réaction que l'espèce humaine est toujours là : quand l'homme des cavernes se faisait attaquer par un tigre à dents de sabre, il lui fallait réagir au quart de tour, soit en prenant la fuite, soit en contre-attaquant. Le stress est donc, à l'origine, salutaire.
Pourquoi en souffrons-nous? Une petite plongée dans le corps s'impose pour le saisir…