Conduite autonome: c'est bien réel

Publié le 27/05/2024 à 11:25

Conduite autonome: c'est bien réel

Publié le 27/05/2024 à 11:25

Quels sont les niveaux d’automatisation?

Il existe six niveaux d’automatisation différents pour les voitures particulières dans la classification SAE J3016 du développeur de normes SAE International.

La capacité de conduite autonome est représentée par les niveaux 0 à 5. Aux niveaux 1 et 2, les fonctions de conduite autonome assistent le conducteur (mode dit «assisté»). Les dispositions en matière de conduite automatisée de niveau 3 sont maintenant en production régulière, tandis que le niveau 4 est attendu d’ici 2025.

 

 

Le niveau 3 est le niveau le plus bas de ce mode automatisé. Les véhicules dont les systèmes répondent aux exigences du niveau 3 peuvent conduire de manière autonome dans une certaine mesure, le conducteur reprenant le volant sur demande et avec un préavis.

À partir du niveau 4, les véhicules peuvent conduire de manière autonome sans que le conducteur ait à reprendre le volant. Aux niveaux 1 et 2, le conducteur peut être assisté par les systèmes de conduite autonome, mais il ne peut détourner son attention de la route. Au niveau 1, le freinage ou la direction peuvent être assistés. Au niveau 2, il est possible de combiner les deux, en dotant la voiture de capacités de centrage de voie et de régulateur de vitesse adaptatif.

 

Une croissance phénoménale

Selon Allied Market Research, le marché mondial des véhicules autonomes (VA) devrait passer de 54 milliards de dollars en 2019 à 557 milliards de dollars d’ici 2026, soit un taux de croissance annuel moyen de près de 40%.

D’après Gartner, un cabinet d’étude américain, 745 000 véhicules autonomes circulaient à la fin 2023. En 2018 ils n’étaient que 137 000.

 

 

Gartner estime que c’est en Amérique du Nord, en Europe de l’Ouest et en Chine, que cette croissance sera la plus visible. En effet, le cabinet de consulting américain dit que ces régions du monde seront les premières à introduire de nouvelles réglementations qui permettront aux véhicules de circuler légalement.

 

Pourquoi un véhicule autonome?

Si la question mérite d’être posée, il y a plusieurs réponses :

• La sûreté: Même en tenant compte du risque accru de défauts techniques, le pourcentage d’erreurs des machines est beaucoup plus faible que celui des hommes et des femmes. Les véhicules autonomes sont donc plus sûrs que les voitures conduites par des personnes.

• La consommation: Selon les estimations, les voitures autonomes consomment jusqu’à 40% de carburant en moins dans les embouteillages. Elles sont également plus efficaces que n’importe quel conducteur expérimenté lorsque la circulation est fluide, grâce à l’optimisation des passages de rapports, des freinages et des accélérations. Le potentiel d’économie de carburant est donc très élevé.

• Plus d’autonomie pour les handicapés: Les voitures autonomes contribuent à favoriser l’autonomie et la mobilité des personnes en situation de handicap. Le recours à des voitures autonomes pourrait ainsi leur éviter le recours aux services d’un tiers comme un service de taxi par exemple.

• Le covoiturage: En 2018, le fondateur de Tesla, Elon Musk, souhaitait lancer un service de covoiturage à bord des véhicules autonomes. Nommée «Tesla Network», la plateforme devrait prendre fonction dès que les voitures sans chauffeurs seront autorisées à occuper les routes. Si tel devait être le cas, il est fort possible que l’on ne considère plus la voiture comme un actif, mais plutôt comme un service.

 

Le covoiturage

Tout comme Netflix a perturbé l’industrie des médias et Airbnb l’industrie du voyage, le covoiturage a bouleversé l’industrie automobile. Selon McKinsey, si vous vivez dans un environnement urbain, le covoiturage peut être jusqu’à 50% moins cher que la possession de votre propre voiture. À plus long terme, les jeunes générations, toutes cultures et régions confondues, ont de plus en plus envie de voitures plus connectées, fonctionnant à l’électricité et améliorant la mobilité.

Elles expriment également un manque croissant de désir de posséder une voiture. Le covoiturage autonome — qui est essentiellement un service mobile d’appel de voitures utilisant une technologie sans conducteur — devrait contribuer à cette évolution. L’opportunité de marché est très importante. Le marché du covoiturage représente déjà 60 milliards de dollars et devrait atteindre 218 milliards de dollars d’ici 2025, à un taux de croissance annuel moyen de 20%. L’ajout des véhicules autonomes à cette équation pourrait accélérer cette croissance de façon spectaculaire.

 

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À propos de ce blogue

John Plassard a commencé sa carrière en 1998 chez Exane BNP Paribas en tant que co-responsable des actions. Il a ensuite pris la direction du courtier français Louis Capital Market à Genève. John Plassard est actuellement directeur chez Mirabaud Banque depuis 2012. Expert en macroéconomie avec plus de 25 ans d’expérience sur les marchés financiers, John Plassard est l’auteur du «Morning Insight» de Mirabaud et un contributeur reconnu des médias internationaux (CNBC, «Bloomberg», «Wall Street Journal», «Financial Times», etc.). Il anime chaque jour une émission économique sur la chaîne de télévision française BFM. Spécialiste de l’économie américaine, où il a passé de nombreuses années, il a publié plusieurs ouvrages.

John Plassard

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