Ce qu'est le coeur de la stratégie
À notre grande surprise, monsieur Gignac nous a indiqué jeudi que le projet de Stornoway n'était pas dans les plans d'électrification d'Hydro. "À 14 MW, ce n'est pas réellement une grande demande", a-t-il dit.
Mais, si on ne prend pas la peine d'inclure le projet minier le plus avancé du Plan Nord dans la planification, d'où viendra la demande pour les futurs barrages?, a-t-on demandé.
De la reprise économique, d'un marché de l'automobile américain qui pourrait migrer vers l'électricité et demander de l'électricité verte québécoise, a mentionné en cours de route le ministre. Mais surtout: de l'octroi d'importants blocs d'énergie à des entreprises de transformation.
Il y a apparemment un certain nombre de projets de transformation qui se discutent au gouvernement. Monsieur Gignac n'a pas voulu en préciser le nombre, ni les promoteurs, mais la discussion nous a rappelé que dans une autre rencontre avec Les Affaires, cet hiver, le premier ministre Charest avait fait allusion à des discussions concernant "entre cinq et dix projets" de deuxième et troisième transformation.
Une bonne idée?
La stratégie risque de ne pas être reçue avec force enchantement dans certains milieux. La difficulté avec cette approche est que l'on vendra au tarif L (3 cents le kwh, plus les autres charges préalablement détaillées) de l'électricité qui, sur la base la Romaine à tout le moins, aura coûté au moins 6,5 cents. Bref, pour chaque kilowattheure vendu, Hydro perdra de l'argent.
Le ministre Gignac en est bien conscient, mais ne voit pas les choses ainsi. Il indique que le gouvernement analysera chacun des projets de transformation afin de s'assurer qu'ils rapportent plus à la province qu'ils ne lui en coûtent. Entrent dans le calcul: les salaires élevés des emplois créés, les impôts reçus sur ces salaires élevés, les emplois créés en sous-traitance, la qualité de ces emplois, de même que d'autres engagements des entreprises. "Pour Alouette, illustre-t-il, on a demandé un fonds de développement économique et un pavillon universitaire à Sept-Iles".
Le risque Churchill