Nouvelle mise en attente de cinq minutes. Arrivée du patron. Narration de l'histoire.
- Vous savez monsieur Pouliot, la hausse de 3$ pour la télé, c'est pour couvrir une augmentation mensuelle de Super écran à laquelle on fait face, on n'a pas le choix de vous la refiler. Les deux autres hausses, c'est pour le développement de Fibe.
- Oui, mais ça fait quand même 96$ d'augmentation par année alors qu'on m'avait dit que les prix étaient gelés pour deux ans.
- Vous n'avez pas de contrat parce qu'au Québec, il n'y a plus de contrat avec des clients. On vous a garanti la promotion, mais on ne vous a pas garanti le prix du service.
- Attendez, attendez, j'ai de la difficulté à suivre. Quelle est d'abord la différence entre garantir la promotion et ne pas garantir le prix du service?
- On vous a promis un récepteur gratuit pour deux ans, ça reste gratuit pour deux ans. Mais on doit refiler la hausse des prix d'achat des signaux des chaînes télé, ce sont des hausses auxquelles on fait face. Ce qui reste garanti en fait, c'est le rabais en argent que l'on vous accordait. Si c'était 15$, c'est ce 15$ qui reste garanti.
- Pfffff… Disons théoriquement que c'est ok pour la télé. Comment pouvez-vous dans ce cas justifier l'augmentation pour l'Internet et la téléphonie? Vous n'avez pas de hausse externe.
- On a le droit. C'est dit au contrat de service qui est sur notre site web.
- Oui, mais, comme vous le dites, je n'ai pas signé ce contrat. Et votre représentant m'a dit que les prix étaient garantis pour deux ans. Je n'allais quand même pas aller chercher un « avis de contrat de service » caché sur le site Internet alors que je ne savais même pas qu'il existait!
- Normalement notre représentant a dû vous remettre une copie de cet avis.
-Je ne m'en souviens pas, mais si on m'a remis quelque chose que je n'avais pas à signer, il est fort probable que je ne l'ai pas lu puisque je n'avais pas l'impression de consentir à autre chose que ce qu'on me disait. Ce « fine print » n'était même pas dans vos documents promotionnels.
- Nous sommes désolés monsieur Pouliot, mais c'est ainsi que nous fonctionnons.
- Oui, mais, si votre mandataire s'est engagé, vous êtes tenu à la parole donnée, non? Vous voyez bien que ça n'a pas de bon sens. Bell renie sa parole. Et l'approche était conçue de manière à piéger.
-Je suis désolé monsieur Pouliot, ce n'est pas notre lecture.
Morale de l'histoire?
En raccrochant, une pensée a traversé notre esprit: Heureusement que le CRTC a été prudent avec les promesses de Bell sur Astral et a refusé d'approuver la transaction. La preuve reste à faire que la culture d'entreprise de Bell est d'honorer sa parole.
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