Pourquoi il faut abandonner la pratique
Tout simplement parce qu'il ne s'agit que d'une vue de l'esprit et que l'opération a des effets assez dommageables sur les finances de la province. La pratique équivaut en fait à payer l'épicerie en ajoutant à son hypothèque.
Pas grave, dira-t-on, puisque la maison prendra de la valeur dans l'avenir et qu'on pourra la vendre.
Humm... il se pourrait bien plutôt que l'on soit en train d'adosser à Hydro-Québec une dette qui sera un jour tout aussi élevée que sa valeur. Bref que si un jour on souhaite vendre Hydro, il ne restera tout simplement plus de réelle équité.
Déjà on creuse
Les Affaires a demandé au gouvernement les résultats des dernières années. En 2007-2008, et jusqu'en 2010, le bénéfice d'Hydro-Québec oscillait autour de 3 G$. À un multiple de 10, cela voulait dire une valeur de 30 G$ pour les actions du gouvernement. Au cours de cette période, le gouvernement a cependant emprunté pour 2,5 G$. Ce qui revient à une équité nette de 27,5 G$ (valeur moins la dette).
En 2010-2011, le bénéfice d'Hydro a chuté à 2,44 G$ et le gouvernement a encore ajouté un emprunt de 554 M$. Valeur nette d'Hydro-Québec : 21,4 G$.
On le voit, la valeur de la société d'État ne grimpe pas nécessairement chaque année. En fait, elle a reculé l'an dernier. Mais la dette qu'on lui impute, elle, a continué de grimper.
Et on risque de recreuser dans l'avenir
Quand même, à plus long terme, avec le Plan Nord, la valeur d'Hydro grimpera, et la valeur nette aussi, dites-vous ?
Soit, voyons à plus long terme. C'est encore plus préoccupant.