[Photo : Benjamin Nantel]
Il ne s'agit pas de crier au loup ou de se faire agitateur d'épouvantails, mais le gouvernement du Québec devrait dès maintenant mettre fin à ses emprunts sur les bénéfices d'Hydro-Québec. La pratique est en effet fort préoccupante pour les finances publiques de demain.
C'est un jeu comptable auquel on croyait que le gouvernement avait mis fin. Pourtant, en feuilletant le dernier budget provincial, surprise : en 2010, Québec a encore emprunté 554 millions de dollars (M$) sur le bénéfice d'Hydro-Québec.
Bon an, mal an, depuis l'exercice 1997-1998, l'État emprunte sur la portion du bénéfice qui ne lui est pas versée en dividende par Hydro. À une époque, c'était 50 %, c'est aujourd'hui 25 % (parce qu'on demande maintenant plus de dividende à Hydro-Québec).
Pourquoi Québec emprunte
La province a un problème de flux de trésorerie.
Les règles comptables la forcent en effet à reconnaître à ses états financiers 100 % des bénéfices d'Hydro-Québec, et elle dépense ce 100 % de bénéfice. Or, elle ne reçoit en argent comptant que 75 % du bénéfice, par l'intermédiaire du dividende. D'où le nécessaire emprunt équivalent à 25 %.
Officiellement, le ministère des Finances explique qu'il s'agit d'un réinvestissement dans la société d'État. " En permettant à Hydro-Québec de ne pas lui verser la totalité de ses bénéfices en dividendes, l'avoir du gouvernement dans Hydro-Québec augmente d'un montant équivalent. Les besoins financiers d'Hydro-Québec sont réduits alors que ceux du gouvernement sont augmentés ", dit-on.
Pourquoi il faut abandonner la pratique