Il faut revenir au centre et abaisser le radicalisme
Si on a sourcillé en entendant certaines affirmations du gouvernement, on a aussi sourcillé en entendant les étudiants.
En journée lorsqu’ils ont renouvelé leur position pour un gel des frais de scolarité. En soirée, lorsqu’ils ont laissé entendre que la loi spéciale pourrait envenimer la désobéissance civile.
Sur le gel. Cette position est indéfendable et elle ne contribue qu’à s’aliéner l’opinion publique. Il devient nécessaire de faire un bout de chemin et d’accepter une certaine hausse. Au risque de se répéter, le mitoyen est généralement l’endroit où se rencontrent le plus d’intérêts. Ouvrir avec cet objectif contribuerait à dépolariser le débat et à ramener la discussion au centre. Sur la question des frais de scolarité, il n’y a curieusement plus de centre au Québec, les camps sont installés aux limites extrêmes du spectre.
Sur la désobéissance. Une approche plus mitoyenne, et une poursuite des cours permettrait probablement de rallier une bien plus grande force étudiante. Qui pourrait continuer de manifester pacifiquement, tout en bonifiant son discours pour se rallier une plus grande partie de l’opinion publique.
Histoire d’amener plus de Québécois dans leur camp, une amie suggérait par exemple hier aux étudiants de leur poser la question suivante (après avoir accepté de faire un bout de chemin) : seriez-vous d’accord si l’on augmentait les tarifs d’électricité de 75% sur sept ans?
Bien que les écarts aient vraisemblablement récemment fondus, le Québec demeure aussi l’un des endroits avec les plus bas tarifs d’électricité.
La balle est maintenant dans le camp des étudiants. De leur capacité à s’entendre pour abaisser le radicalisme dépendra la victoire ou la défaite.