Sauf que...
Le débat pourrait se terminer ici, mais Philippe Leblanc soulève aussi un bon point lorsqu'il indique que, dans le passé, des sociétés sorties du domaine de la couronne ont plutôt eu tendance à grimper en rentabilité. Peut-être pourrait-on n'avoir que 80-90% d'une entité, mais un 80-90% qui serait nettement plus payant que le 100% actuel.
Monsieur Leblanc cite notamment le CN, dont la restructuration a conduit à une croissance exponentielle. Il aurait aussi pu parler de Pétro-Canada.
L'argument ne résiste pas pour Hydro
Cet argument est difficilement applicable à Hydro-Québec. La difficulté est que la rentabilité d'Hydro ne doit pas qu'être mesurée uniquement à son bénéfice net.
On l'a récemment vu, la société d'État a dû revoir ses tarifs d'électricité à la baisse par rapport à une récente entente survenue avec Alcoa. Sans cette révision, le géant de l'aluminium menaçait de fermer ses usines au Québec.
Il peut se trouver dans l'avenir d'autres situations où Hydro-Québec devra choisir entre sa rentabilité et les retombées pour l'ensemble des citoyens de la province. Dans l'éventualité d'une privatisation partielle d'Hydro, les intérêts des citoyens ne seraient pas nécessairement alignés avec les intérêts des actionnaires minoritaires. Et il risquerait de survenir quelques complications juridiques et financières.
Dit autrement, Hydro pourrait peut-être en certaines situations faire plus d'argent, mais le gouvernement en faire moins au global (revenus d'impôts, de TVQ, etc.).
Cette situation semble moins vraie pour la SAQ, il est vrai. Elle n'a pas en effet le même impact de création d'emplois indirects de qualité que celui d'Hydro. On peut se demander cependant, si, en bout de piste, il ne serait pas plus facile de simplement continuer à resserrer, dans la mesure du possible, les objectifs de rentabilité des sociétés d'État.
Pour l'instant, la démonstration n'est pas faîte que la privatisation partielle des sociétés est avantageuse. C'est plutôt l'inverse, comme en fait foi le calcul de monsieur Allaire. Il est même possible que les agences de notation percevraient le geste négativement.
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