Quelques jours plus tard
Deux semaines allaient s'écouler.
Un matin, alors que l'on est en congé dans la capitale fédérale, un journal titre à sa une: "Chrétien chasse Raymond Garneau de la Banque du Canada".
Monsieur Garneau était administrateur de la Banque. Son mandat arrivait à échéance. Ses pairs étaient tellement convaincus qu'il allait être renouvelé que le conseil l'avait désigné pour être administrateur principal dès l'été. Il devait présider son premier conseil dans les jours suivants.
Jean Chrétien n'avait pas aimé ses déclarations.
-Ayoye, voilà un développement assez inattendu, s'était-on dit.
Ce n'était pas la faute du journaliste, mais il était un rouage important. Pendant quelques jours, le malaise nous habita.
Quelques mois passèrent, puis, un jour, l'actualité ramena le besoin d'un entretien avec monsieur Garneau.
"Comment réagira-t-il? Est-il de la classe des petits jouteurs politiques qui font porter la responsabilité d'un revers de fortune sur les journalistes? Ou est-il plutôt de celle des grands hommes d'État, qui assument pleinement?", se demandait-on.
-Bonjour monsieur Garneau, je ne sais pas si l'entretien sera confortable, c'est moi qui vous ai fait perdre votre emploi à la Banque du Canada...
-Monsieur Pouliot, ce que j'ai dit a été fidèlement rapporté et je n'ai rien à en redire, avait-il rapidement rétorqué.
La réponse à l'interrogation venait de tomber: il était de la classe des grands.
Le livre vaut la lecture. Particulièrement rigolé sur l'anecdote où le maire Drapeau tente de convaincre Québec d'acheter le paquebot France et d'en faire un complexe casino-hôtel flottant pour Montréal. La réaction de monsieur Garneau est savoureuse.
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