Le malaise ressenti hier illustre bien l'embarras qui règne actuellement chez Québec inc. et l'urgent besoin pour le secteur financier québécois de se ressaisir et de construire une position monolithique pour éviter un nouvel effritement de Montréal.
L'Autorité des marchés financiers est le dernier symbole de la finance montréalaise. Le projet fédéral ne peut conduire qu'à son atrophie, tous le reconnaissent.
Pourtant, bien peu d'entreprises (à l'exception de Quebecor, Jean Coutu, Cascades et de la Caisse de dépôt) ont accepté de monter aux barricades et d'appuyer ouvertement le gouvernement du Québec dans sa croisade pour la sauver.
Les banques et institutions financières craignent des représailles du gouvernement fédéral. Notamment au chapitre des émissions d'obligations.
Même le Mouvement Desjardins, qui veut prendre de l'expansion au Canada anglais, joue dans l'équivoque et on ne sait plus trop où il loge.
C'est désolant. Desjardins et la Banque Nationale ont été élevés au niveau qu'ils occupent grâce à la confiance et la fierté que leur témoignent les Québécois. Sans leur épargne, rien ne serait. Il est étonnant de voir des conseils d'administration ne pas mieux comprendre que leur intérêt premier réside dans la protection et la défense de l'intérêt qui les supporte.
En se refugiant dans le mutisme et des positions vaseuses, ils contribuent à faire totalement l'inverse de ce qui est recherché par la fondation de Finance Montréal: ils réduisent le Québec financier plutôt que de lui donner de l'élan.
Le projet secret
"Il ne faut pas confondre notre silence pour de l'inaction dans le dossier des valeurs mobilières", a indiqué hier le président de la Nationale, Louis Vachon.
Ah oui? Que trame donc la Nationale dans le dossier?
On a eu beau insister, monsieur Vachon a indiqué ne pas être encore en mesure d'en parler. D'ici quelques mois, a-t-il finalement laissé entendre, il pourrait y avoir une annonce.
Mystérieux projet. Que l'on a bien hâte de connaître.
Mieux vaudrait tôt que tard, et sans ambivalence cette fois.