Matinée corsée, lundi, alors qu'à peu près toute l'élite financière de Montréal s'était donnée rendez-vous pour l'annonce du lancement de "Finance Montréal".
Outre le ministre Bachand et le maire de Montréal, étaient notamment présents dans la salle: Louis Vachon, numéro un de la Nationale, Monique Leroux, numéro un de Desjardins, Michael Sabia, numéro un de la Caisse de dépôt, des représentants du Fonds de solidarité, de Fondaction, de Power Corp., etc.
Essentiellement le gouvernement et le secteur de la finance venaient annoncer la mise sur pied d'un nouvel organisme chargé de susciter des initiatives et de renforcer le secteur financier au Québec et à Montréal.
Il s'agit en fait de créer une grappe financière qui fasse en sorte que, quand la chose est possible, les entreprises du secteur travaillent ensemble au développement de Montréal comme centre financier. Un peu comme cela se fait dans l'aéronautique.
La conférence de presse allait bien, jusqu'à…la période des questions.
Une consoeur a ouvert le feu avec la question qui nous trottait justement dans la tête: "Et l'Autorité des marchés financiers, cet organisme structurant de la finance montréalaise? Le fédéral veut toujours une commission unique et aucune banque n'est solidaire de l'AMF et du gouvernement. Des emplois sont en jeu. J'aimerais savoir ce que vous allez faire?", a-t-elle essentiellement interrogé.
Le vers venait d'entrer dans la pomme.
On est soudainement passé d'une joyeuse ambiance à une ambiance d'inconfort.
Le maire de Montréal a, à quelques occasions, tenté de ramener les feux sur les éléments positifs de l'annonce, mais avec un succès dont il a lui-même semblé douter en fin de conférence: "En tout cas j'espère que les journalistes vont faire une nouvelle positive et constructive!", a-t-il laissé tomber.