Cette crainte d'une concurrence accentuée fait se demander si Cogeco n'a pas commis une erreur stratégique en ne participant pas à la dernière course au sans-fil.
Aux États-Unis, les grands de la téléphonie sont à peu près tous à déployer les nouveaux réseaux 4G. Le Canada suivra. Ces réseaux devraient à toute fin pratique offrir une bande passante suffisamment importante pour transporter de la vidéo d'une qualité aussi bonne que celle offerte par le câblodistributeur. Évidemment, qui offre la vidéo, offrira aussi l'accès Internet, puisque tout se passera de toute façon probablement sur la même fréquence.
Comment fonctionnera la tarification des services à ce moment reste encore imprécis. Mais certains estiment que d'ici cinq ans, le jeu sera beaucoup plus clair.
Peu importe. Vous voyez encore ici la menace. Cogeco Câble, qui est toujours en situation monopolistique dans bien des ménages du Québec et de l'Ontario, risque de voir soudainement débarquer dans son terrain de jeu nombre de concurrents: Bell (avec une nouvelle arme), Rogers, Telus et Quebecor. Sans qu'elle soit pour autant capable de répliquer dans les territoires adverses.
Des options de croissance ou de défense?
Assez difficile à dire. Il commence à être tard pour Cogeco pour se lancer dans le sans-fil. Et il n'est pas certain qu'avec la compétition qui y sévit maintenant - et une possible accentuation si on ouvre l'an prochain le secteur aux étrangers - la solution la plus intéressante soit de s'y lancer. Il y aurait probablement autant de probabilité de création que de destruction de valeur.
L'avenue expansion à l'international apparait aussi aléatoire, en termes de création de valeur. Tout migre vers le sans-fil, et Cogeco n'y a pas d'expérience.
En fait, même s'il n'est pas très chaud à l'idée, monsieur Audet n'aura vraisemblablement pas le choix de prochainement commencer à réfléchir sur le moment de la mise en vente de Cogeco Câble. Le temps n'est peut-être pas encore tout à fait venu, mais on commence à voir se profiler le cul-de-sac.
Rogers est bien évidemment en bonne position pour emporter une éventuelle mise à l'enchère, elle qui contrôle déjà plus de 30% du capital. Ce qui ne veut pas dire pour autant qu'elle est assurée de prendre le contrôle.
On a par exemple récemment vu que Teachers, avec une position apparentée dans Maple Leaf, a dû baisser pavillon devant un conseil d'administration hostile à sa vision. Le régime de retraite a finalement dû vendre sa participation.
Restons câblés…