Le grand patron de Cogeco Câble veut que le CRTC adopte de nouvelles règles et frappe solidement les conglomérats médiatiques tels que BCE, Shaw et Quebecor qui y dérogeront. Danger, mais une menace bien plus grande encore se profile.
Depuis quelques jours Louis Audet est dans les médias et annonce qu'il fera en mai des recommandations au CRTC pour qu'il accroisse son rôle de surveillance des nouveaux conglomérats médiatiques.
À l'évidence, la récente acquisition de CTV par BCE, et celle de Canwest par Shaw, ne rassurent pas le grand patron.
Ses craintes ne ressortent pas toujours clairement des coupures de presse, mais voici ce qu'on en comprend.
La valeur du signal et la menace du black out
En cours de 2011, la Cour fédérale devrait statuer si le CRTC peut permettre aux télés généralistes d'obtenir des distributeurs un prix pour leur signal. Si la Cour donne son aval au projet, on devrait assister au début d'une intéressante ronde de négociations.
CTV ira par exemple voir chacun des câblos et satellites et tentera d'obtenir un bon prix pour son signal.
Si les négociations n'aboutissent pas, le télédiffuseur généraliste devrait normalement être en droit de retirer son signal.
Vous voyez la suite. Pourquoi BCE, qui possède à la fois CTV et les soucoupes Bell TV, ne ferait-elle pas sciemment avorter les négos? Elle pourrait ainsi couper son signal pendant un certain temps à Cogeco Câble et tenter de récupérer pour ses soucoupes les abonnés frustrés de ne pas avoir accès à CTV.
Non seulement M. Audet redoute-t-il une coupe de signal, mais il semble aussi redouter que la situation ne fasse gonfler artificiellement le prix du signal.
Il y a plus préoccupant
Fondées les inquiétudes du président? Certes oui.
Dans les souliers de Louis Audet, ce ne serait cependant pas notre plus grande inquiétude.