Deux éléments de réponse intéressants.
> Bombardier n'a pas le choix de demeurer concurrentielle. Si elle ne l'est pas, il y aura moins d'emplois ici.
> Pour développer de nouveaux marchés, il faut parfois être prêt à faire des investissements dans ces marchés. Cela ne veut pas dire qu'il ne se crée pas d'emplois ici. Exemple : le Brésil. Bombardier Transport n'y aurait pas eu un important contrat de monorail si elle n'y avait pas construit une usine. Ce contrat sert bien Kingston où est installé son centre de design mondial.
De la discussion sur la délocalisation, on est ensuite naturellement passé à une discussion sur Comac, le constructeur aéronautique de la Chine. Celui-ci vient de signer une entente de coopération avec Bombardier pour des achats en commun, le développement de systèmes électriques et d'interface de tableaux de bord, et pour le service après-vente.
Il s'agit d'un essai. Il est cependant clair que si les choses vont bien, M. Beaudoin a bon espoir d'élargir le partenariat. À première vue, celui-ci semble avoir quelque chose de gagnant. Comac travaille au développement du C919, un gros porteur de 150 passagers. Exactement au-dessus de la famille CSeries. Pourquoi Bombardier n'offrirait-elle pas un jour le C919 et les Chinois la CSeries ? On ne serait pas loin de la naissance d'un troisième constructeur mondial.
D'où cette question : si vous receviez un jour une offre d'achat, pour la société dans son ensemble ou une partie ?
Réponse : elle serait évaluée au mérite de la création de richesse. «Si c'est une proposition qui crée plus de valeur, on va la considérer», a dit M. Beaudoin.
Attention, il ressort de l'entretien que Pierre Beaudoin est nettement favorable à une croissance interne, avec la famille CSeries notamment.
Quand même. La réponse nous a étonné. Qu'est-ce qui l'emporterait cette fois : la fibre nationale ou les forces du marché ?
françois.pouliot@tc.tc