A.C. - Pas du tout. La France a une tradition gastronomique, certes. Mais votre culture foodie est très importante et vos chefs, plutôt audacieux. Ils n'hésitent pas à mélanger du brandy avec un plat de résistance. Par exemple, le chef de la Queue de cheval a imaginé un steak tartare infusé au brandy. C'est ce type d'expérience culinaire qui m'a donné l'idée de développer un brandy gourmand pour les gourmets. Et je crois que le Québec est le plus prometteur de tous les marchés canadiens pour St-Rémy à la crème, à cause de votre culture de l'expérimentation culinaire.
D.B. - St-Rémy appartenant au Groupe Cointreau, quel est votre degré d'autonomie ?
A.C. - Tout est partagé avec le siège social, la stratégie, les nouveaux produits, les nouveaux formats. Je ne crois pas au travail solitaire dans notre coin. Et puis, l'industrie des spiritueux est peuplée de gens passionnés de l'histoire des marques et des liquides. C'est très chaleureux et enrichissant. Après la discussion et la validation, Martine et moi faisons notre travail d'implantation. Chaque marque a la liberté d'écrire et de raconter sa page d'histoire à son image.
D.B. - Whisky, brandy, vodka : qui boit quoi ?
A.C. - La vodka est plus populaire auprès des femmes, et les alcools bruns sont un peu plus consommés par un public masculin.
D.B. - Y a-t-il des modes ? La consommation de vodka, par exemple, a connu de belles années.
A.C. - Oui, il existe des tendances créées, en partie, par les bartenders. Ces temps-ci, ces tendances vont vers les alcools bruns. Au Canada, par exemple, on note un regain d'intérêt pour le brandy. Il a toujours fait partie de la culture cocktail. En ce moment, les bartenders se le réapproprient.