A.C. - C'est la même stratégie : il faut convaincre le consommateur de modifier ses habitudes. Les fabricants de vin veulent vous convaincre de prendre leur produit aussi en apéro. Les fabricants de spiritueux, eux, que leur alcool peut accompagner tout votre repas, soit dans les plats, soit en accord mets et vins. Pour l'alcool, la concurrence se définit en moments de consommation, pas en produits.
D.B. - Depuis deux ans, St-Rémy ose. Une bouteille transparente pour French Honey et une bouteille blanche pour St-Rémy à la crème. Pourquoi ?
A.C. - Nous avons osé, parce que nous nous adressons à un public différent de celui de St-Rémy Authentic et de St-Rémy V.S.O.P. French Honey et St-Rémy à la crème s'adressent à une clientèle plus jeune, souvent des femmes.
D.B. - French Honey, lancé à la fin de 2013, est une commande spécifique de votre part. Quelle était-elle ?
A.C. - Je demandé à notre maître de chai, Martine Pain, de réfléchir à un assemblage plus doux et plus sucré. Martine a tout de suite songé au miel. Pour rester fidèle à notre étiquette française, il restait à trouver un miel local. Tout comme nos alcools mûrissent dans des fûts de chêne français, notre miel, lui, vient de la Provence. Il a fallu plusieurs mois pour trouver la bonne recette. La bouteille transparente est venue compléter le message voulant que nous ne soyons pas sur le même produit que St-Rémy Authentic ou St-Rémy V.S.O.P.
D.B. - St-Rémy à la crème serait inspiré d'un de vos voyages au Canada. Racontez-nous.
A.C. - Un voyage au Canada, et au Québec en particulier. Au cours de ce voyage, j'ai constaté que les Québécois ont une façon particulière d'appréhender le brandy. Vous avez une relation plus «gastronomique» avec cet alcool.