Entrevues: Guy Kawasaki, capital-risqueur et conférencier

Publié le 23/08/2012 à 00:00

Entrevues: Guy Kawasaki, capital-risqueur et conférencier

Publié le 23/08/2012 à 00:00

Par Diane Bérard

D.B. - Vous conseillez donc de miser sur les ingénieurs pour stimuler l'entrepreneuriat...

G.K. - Absolument. Les ingénieurs créent des inventions cool. Et surtout, ils créent des produits qui fonctionnent et qu'on aime. Les entreprises ont bien plus besoin d'ingénieurs que de marketeurs. Leurs produits se vendront mieux. Vous voulez créer des villes technos ? Créez des facultés d'ingénierie de haut niveau et produisez plus d'ingénieurs !

D.B. - Vous comptez parmi les pionniers du capital de risque de Silicon Valley. Comment qualifieriez-vous la relation entre les capital-risqueurs et les entrepreneurs ?

G.K. - Un capital-risqueur n'a qu'un but : transformer un dollar en vingt dollars. Il met ses ressources et son expertise au service de l'entrepreneur, tant que les choses vont bien. Si la situation tourne mal, il ne faut pas compter sur lui. La loyauté, ce n'est pas le truc des capital-risqueurs. Le pire péché que vous puissiez commettre à ses yeux consiste à rater vos cibles. Que vous soyez le fondateur ou pas, cela n'aura aucune importance à ses yeux. Vous êtes cuit. La solution : fixer vos cibles en deçà de ce que vous pouvez atteindre.

D.B. - L'entrepreneur doit-il nécessairement céder sa place après les premières années ?

G.K. - Steve Jobs est parti, puis on lui a demandé de revenir. Bill Gates, lui, est resté en poste, mais voilà plusieurs années déjà qu'il s'occupe surtout de sa Fondation. Un entrepreneur mérite sa place tant qu'il se renouvelle. Ce n'est pas facile, et ce n'est certainement pas donné à tous. Il faut savoir partir lorsqu'on commence à s'ennuyer ou qu'on a atteint son niveau d'incompétence, par exemple. Si vous ne vous en rendez pas compte, vos capital-risqueurs, eux, le remarqueront. Personne ne veut investir dans une société dont l'entrepreneur a perdu le feu sacré et qui étire ses vieilles idées.

D.B. - Comment assurer la pérennité de son entreprise ?

G.K. - La réponse est facile : vous n'avez qu'à satisfaire vos clients. Évidemment, c'est plus facile à dire qu'à faire. Le problème tient à ce qu'il faut changer votre produit ou votre service pendant que tout va bien. Avant qu'on s'en lasse. Or, ce n'est pas un comportement naturel pour un entrepreneur. On se projette très peu dans «l'après-réussite».

D.B. - Le Web est à la fois incontournable et surpeuplé. Comment s'y faire remarquer ?

G.K. - C'est simple : posez-vous en expert de votre secteur. Je ne parle pas de marketing, mais bien d'expertise. Un expert connaît les bonnes sources d'information et il les relaie. Il partage avec sa communauté ce qu'il estime intéressant. Si bien qu'on peut lui faire confiance. On accorde de la valeur à son opinion. Cela s'applique aux entreprises aussi bien qu'aux personnes. Une entreprise peut devenir experte en son domaine à condition de ne pas parler que d'elle sur son site. Elle nous tiendra plutôt au courant des derniers développements dans son secteur.

Vous répétez qu'en affaires, il faut «laisser 1 000 fleurs éclore». Que voulez-vous dire ?

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