La différence entre ces crises passées et celle du moment se situe au niveau de l’impact du ralentissement sur l’emploi et sur la demande intérieure canadienne.
Ainsi, Yanick Desnoyers anticipe-t-il pour cette présente récession des pertes de 200 000 à 300 000 emplois au Canada. Ce qui demeure nettement inférieur aux 462 000 emplois perdus en 1990, qui représentaient alors 3,5% de la main d’œuvre. Et inférieur également aux pertes d’emplois connues en 1982 quand 5,4% de la main d’œuvre s’était retrouvée au chômage.
Les pertes d’emplois étant ainsi limitées, la demande intérieure canadienne se maintiendra et la récession brutale sera évitée même si, en parallèle, les États-Unis connaitront une sévère récession induite par le recul de la consommation.
Pour éviter le scénario catastrophe, le Canada s’appuiera sur des mesures monétaires et budgétaires initiées de manière synchronisées.
À la différence de 1990, quand les taux d’intérêts avoisinaient 10%, la Banque du Canada a rabaissé les taux d’intérêts stimulant ainsi l’économie. Et le gouvernement s’est engagé à accroître temporairement le déficit pour soutenir l’activité économique.
De plus, le dollar canadien jouant le rôle d’absorbeur de chocs, le secteur de l’exportation demeure bénéficiaire même si les volumes sont en recul.
Ces facteurs permettront à l’économie canadienne de passer au travers de la crise sans trop de casse.
Quant aux signaux de reprise, ils apparaîtront dès la deuxième moitié de 2009, pense Yanick Desnoyers.