La Fédération des chambres du commerce du Québec disait ne pas comprendre l'annonce de mardi. "L'industrie et la fédération cherchaient un encadrement pour le développement des gaz de shale, pas un quasi-moratoire", a réagi le vice-président aux affaires publiques, Denis Hamel.
Il ne voit d'ailleurs pas comment l'industrie peut se développer alors qu'une étude environnementale est en cours.
"Si les entreprises d'ici ou d'ailleurs ne se sentent pas désirées ou acceptées, elles ne se feront pas prier pour aller ailleurs et c'est ce qu'on craint", a poursuivi M. Hamel.
Même s'il est d'accord avec la décision de ne pas décréter de moratoire, le président du Conseil du patronat lance quant à lui un avertissement au gouvernement. Yves-Thomas Dorval rappelle que la prévisibilité est quelque chose d'important pour les investissements et que par conséquent, Québec devra développer et annoncer le plus rapidement possible le cadre réglementaire.
L'association pétrolière et gazière du Québec n'a pas voulu commenter mardi, affirmant qu'elle procéderait d'abord à une analyse complète du document.
Réaction politique
Le BAPE vient de dire au gouvernement Charest de refaire ses devoirs dans le dossier des gaz de shale, selon la porte-parole de Québec solidaire, Françoise David.
"Le gouvernement n'a aucune raison d'être fier de tout ce qu'il a fait dans ce dossier. Le BAPE vient de lui dire: vous avez très mal travaillé, il faut recommencer", a indiqué Mme David lors d'un entretien téléphonique.
Elle estime que le contenu du rapport et le recul du gouvernement constituent certainement une "victoire citoyenne", en ce sens que le BAPE a reconnu les inquiétudes manifestées par la population.
De plus, Mme David se dit rassurée par le fait que le BAPE recommande que le ministère de l'Environnement devienne le maître d'oeuvre du dossier et de tout éventuel développement de la filière, mais elle souhaite toujours que Québec décrète un "véritable" moratoire sur l'exploration et l'exploitation de ces gaz.
Le Parti québécois et l'Action démocratique du Québec ont préféré attendre à mercredi pour réagir, afin de prendre le temps d'analyser le rapport plus en profondeur.
L'Union des municipalités du Québec (UMQ) et la Fédération québécoise des municipalités (FQM) ont toutes deux réagi favorablement au rapport du BAPE. Dans un communiqué, elles affirment que le rapport répond à nombre de leurs préoccupations dans ce dossier.