L'idée de confier aux MRC la responsabilité du développement économique reçoit des appuis, car elle respecte l'autonomie des régions. Ce qui est surtout décrié, c'est l'amputation de 55 % du budget autrefois alloué aux CLD. De 72 M $, celui-ci fond à 32 M $.
«Ça signifie un abandon des régions. On ne croit plus à la nécessité d'avoir des régions occupées et fortes pour définir et assurer l'avenir du Québec. C'est un recul historique majeur qu'on fait, uniquement pour poursuivre la quête de l'équilibre budgétaire, sans penser aux conséquences, sans penser à la vision que les gouvernements antérieurs ont voulu promouvoir», déplore Bernard Vachon, professeur retraité du Département de géographie de l'UQAM, spécialiste du développement territorial.
«C'est gravissime !» s'exclame Benoit Trépanier, directeur de Graffici, journal Web gaspésien, qui a lancé à titre de citoyen un mouvement de mobilisation en Gaspésie. Des rassemblements sont organisés à Carleton-sur-Mer, à Gaspé et en Haute-Gaspésie ces jours-ci dans l'espoir de renverser la vapeur.
Solidarité rurale, à qui le gouvernement vient de retirer le mandat d'instance-conseil, emboîte le pas et invite à la mobilisation des régions. Elle rappelle que 25 % de la population québécoise habite en milieu rural et crée 30 % du PIB provincial. «Il n'y a pas une multitude de structures dans les milieux ruraux, s'indigne Claire Bolduc. Il y a les CRÉ et les CLD. Et comment faire un Québec prospère si on prive les milieux ruraux des outils pour se développer ?»
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