Ces chiffres ne rendent pas encore justice aux changements - lents - en cours, s'entendent les observateurs. D'autant qu'au-delà des statistiques, c'est le retour de l'espoir dans la population, un genre de «Yes, we can» manière wallonne, qui serait pour le moment le résultat le plus évident de la longue marche initiée il y a huit ans.
«On observe un changement de mentalité, reconnaît le syndicaliste Thierry Bodson, d'un naturel critique. Il y avait un fatalisme ambiant qui est en train de disparaître, au fur et à mesure qu'émergent des success stories comme Mithra ou EVS Broadcast Equipment.»
Une nouvelle étude de l'Agence de situation économique montre justement que les jeunes Wallons auraient aujourd'hui repris massivement goût à l'entrepreneuriat ; un jeune de 17 à 30 ans sur deux projetterait aujourd'hui de démarrer sa propre entreprise. «En Wallonie, on considère maintenant que l'audace est réaliste», se réjouit M. Suinen.
Mesurant les changements survenus au fil des ans, Jacques Smal, vice-président, stratégie de Techspace Aero, en remet : «Là où on nous demandait de l'argent il y a 30 ans, on nous demande aujourd'hui des technologies. Nous étions des hommes du métal et, l'air de rien, nous devenons peu à peu des chimistes !»
Notre journaliste s'est rendu en Belgique à l'invitation de l'Agence wallonne à l'exportation et aux investissements étrangers.
SUIVRE L'AUTEUR SUR TWITTER: Martin Jolicoeur